Perdue dans un champ

Au nord de mon département, en s'en allant vers l'Ardèche, je découvre depuis la vitre de mon véhicule, un gros buisson de roses avec des fleurs pourpre violacé, perdu dans un champ.
Voici l'état des lieux ainsi que la rose en gros plan :

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Qui est-elle ? Elle n'a pas d'épines et est doucement parfumée.
Je pense à Hyppolyte mais n'en suis pas sûr.
Et vous ?

et t'as pas recupere des boutures ? il est joli

Magnifique. Et il a peut être drageonné   

ça ressemble à un [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien].

Par chez nous, la terre est très très sèche et impossible de prélever quoi que ce soit en ce moment.
J'irai donc prélever des drageons à l'automne prochain (si une faucheuse n'est pas passée avant   ).
J'ai juste pris une tige pour la mettre dans un vase.
Ce qui me fascine, c'est qu'il est superbe et qu'il résiste à un état d'abandon total, malgré la sécheresse, le mistral et la chaleur, ce qui n'est pas rien. Très peu de variétés de roses horticoles peuvent survivre de cette façon en dehors de l'espace protecteur d'un jardin.

André a écrit:

ça ressemble à un Charles de Mills.

Charles de Mills est beaucoup plus grand, que ce soit au niveau du feuillage et des fleurs, qui sont plus doubles également.

Ortolan a écrit:

Par chez nous, la terre est très très sèche et impossible de prélever quoi que ce soit en ce moment.

Avec un jerrycan d'eau et une petite pelle, je suis sur qu'il y a moyen de faire un petit prélèvement avant éventuel broyage.  

Pour Charles de Mills, tu as raison d'autant qu'il est réputé plutôt fragile, ce qui ne semble pas être le cas de celui-ci.

cela me rappelle quand j'ai découvert le centifolia que j'ai posté, dans un "jardin" à l'abandon dans de hautes herbes, la terre y était sèche comme du ciment. et lui...il drageonnait comme un malade!!!  

on aimerait qu'il en soit de même pour bien d'autres variétés n'est-ce pas?

Charles de Mills n'est pas du tout fragile mais convient mieux dans nos régions

André a écrit:

Avec un jerrycan d'eau et une petite pelle, je suis sur qu'il y a moyen de faire un petit prélèvement avant éventuel broyage.

Je ne vais pas m'aventurer avec tout un matériel pour prélever un drageon dont la reprise sera très hypothétique en cette période de l'année. De plus, j'ai presque une heure de route à faire depuis mon domicile jusqu'au rosier. Et la route à ce niveau est assez fréquentée et il faut franchir un fossé puis escalader un petit talus (donc bien en évidence devant tout le monde : les automobilistes vont me prendre pour un cinglé   )

À bourru : Serait-ce une invitation déguisée ? 

Moyesii a écrit:

Charles de Mills n'est pas du tout fragile mais convient mieux dans nos régions

La [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] le dit sensible aux tâches noires, à la rouille et à l'oïdium mais bien sur tout dépend du contexte climatique et édaphique.

André, je confirme ce que Moyesii dit à propos de Charles de Mills : il est solide mais pas vraiment adapté au climat du sud de la France (du moins, laissé à l'abandon sans ombre ni eau)
La RHS précise : "Easy to grow vigorous rose; prefers full sun"
Je me permet de rectifier en disant que le plein soleil anglais n'a rien à voir avec le plein soleil du Gard

André a écrit:

La RHS le dit sensible aux tâches noires, à la rouille et à l'oïdium

C'est très surprenant : je le cultive depuis 1994 et il n'a jamais été malade

Effectivement je l'ai constaté sur le mien qui était souffreteux l'année dernière parce que je l'avais un peu négligé sous le plein soleil girondin et sans arrosage régulier. Cette année, avec une bonne dose de fumier, une terre un peu enrichie en argile et des arrosages réguliers, il va beaucoup mieux même s'il est encore convalescent.

Les premières années, l'arrosage est obligatoire pour tous les rosiers.

Pour en revenir à celui découvert hier, je ne pense pas qu'il y ait un risque fort de reprise du terrain d'ici l'automne.
La terre se travaille difficilement en été et les labours sont plutôt programmés bien après.
Cela dit, il suffit de dire ça pour que du jour au lendemain il n'y ait plus de rosier.

Oui ça m'est arrivé à l'automne dernier près de chez moi. Un jeudi, j'avais remarqué de jolis rugosa que je voulais bouturer le we suivant. Evidemment les "jardiniers" sont passés le vendredi et ont tout taillé au ras des pâquerettes alors qu'on était seulement vers la mi-novembre ! Mais cela ne les a pas empêché de redémarrer en fanfare ce printemps (ce qui est assez normal puisque nous n'avons pas eu d'hiver cette année !).

À parce qu'en plus c'est le Maquis Corse !  


Je reviens de Largentière où je suis allé dire bonjour à Madame Cruse.
Je ne sais pas quand j'y retournerais.
La roseraie est en pleine floraison en ce moment.
Elle m'a confié que c'est la première fois qu'elle ouvrait aussi tôt dans la saison.
La fermeture est prévue le 15 juin prochain : mais je ne sais ce qu'il va rester comme spectacle "rosien" à cette date.

Ortolan a écrit:

Ce qui me fascine, c'est qu'il est superbe et qu'il résiste à un état d'abandon total, malgré la sécheresse, le mistral et la chaleur, ce qui n'est pas rien. Très peu de variétés de roses horticoles peuvent survivre de cette façon en dehors de l'espace protecteur d'un jardin.

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Cela me fascine également !
Cette volonté de survivance et ces siècles traversés !!!
Témoins muets de beaucoup d'actes,de personnes et d'époques !!!
A donner des frissons...
J'adore   

Rien à voir avec nos chochottes actuelles...

Sylvie G a écrit:

Rien à voir avec nos chochottes actuelles...

C'est vrai. Et je pense même qu'au bout d'un an, à peine, elles seraient déjà hors service   

Comme Sylvie, je trouve que cette volonté farouche de prospérer par delà les années et les contraintes climatiques et géologiques donne le tournis. Cela prouve, selon moi, que nos prédécesseur savaient sélectionner les meilleures variétés qui puissent exister.
Est-ce qu'on peut en dire autant aujourd'hui (et pas seulement dans le monde des roses) ?
Il faut donc reconnaître le travail de ceux qui nous ont transmis ces remarquables variétés en les accueillant dans nos jardins.

Quelle découverte!

Qu'est ce qu'on ne ferait pas pour récupérer une bouture parfois... 
Ma dernière folie: des iris bleus marine dans le Lycée ou je travaille ^^

Ortolan a écrit:

Est-ce qu'on peut en dire autant aujourd'hui (et pas seulement dans le monde des roses) ?

Je connais moins bien le monde des roses que celui des pommes (une autre rosacée) mais, pour les variétés de pommes, les variétés anciennes sont souvent loin d'être la panacée même si certains ont tendance à les porter au pinacle. En dehors de leur terroir d'origine qui leur convenait parfaitement, certains vieux cultivars de pommiers donnent souvent des fruits de qualité moyenne (pour nos goûts actuels) avec une faible production, une faible durée de conservation et beaucoup de maladies (même s'il y a quelques exceptions comme la Reinette Clochard par exemple). Raison pour laquelle on les a abandonné peu à peu. Certaines sélections modernes comme la Goldrush donnent des fruits plus gros, avec plus de goûts et bien plus résistantes aux différents parasites et maladies.

J'imagine qu'il en est de même pour les roses et beaucoup d'autres plantes.

J'ai dégusté il y a quatre ans des variétés anciennes de pommes dans le jardin fruitier conservatoire du Château d'Azay-le-Ferron dans le l'Indre. Elles avaient un goût incroyable et des couleurs que je n'avais jamais vues jusqu'auparavant.
Si elles sont conservées c'est qu'elles ont une valeur indéniable ; peut-être pas une valeur commerciale (calibrage, rendement) - mais rien n'est moins sûr - mais en tout cas une valeur gustative et patrimoniale.
Concernant les roses, c'est pareil.
En tout cas j'ai du mal à m'aventurer parmi les modernes.

Bourru a écrit:

Le champ au bord duquel il se trouve, pourrait-il être un ancien vignoble?

Je ne sais pas.
Mais c'est le seul rosier qui soit à cet emplacement.
On voit qu'il forme plusieurs amas par drageons : il gagne presque la route.
Je ne pense pas que ce soit un rosier vigie car généralement il en a un à chaque début de rang de vigne.
Peut-être un rosier d'un ancien jardin - la maison (ou le mazet) ayant été rasée !