Expérience personnelle de la taille des rosiers

Suite à ma discussion récente avec Hysope, je vous livre mes "tips" personnels sur la taille des rosiers chez moi.

Je n'applique pas les sacro-saints "3 yeux, bourgeons à l'extérieur, rabattu d'1/3".
La grande leçon que j'applique est de toujours faire de manière différente selon le sujet

Bon certes, je ne vous aide pas, alors reprenons dans l'ordre les grands principes :
- tailler est très important pour stimuler le rebourgeonnement en arrière et éviter d'avoir des rosiers avec les gambettes à l'air ;
- tailler court stimule le rosier (c'est donc bon pour ceux qui manquent de vigueur). Attention cependant à ne pas être trop drastique sous peine de fatiguer le pied et de le perdre ;
- tailler long permet de maîtriser un peu les pieds trop vigoureux ;
- choisir son bourgeon (ou noeud) permet de "diriger" la branche qui devrait prendre la direction du nouveau bourgeon terminal ;
- écouter ses plantes et s'adapter à chacune d'elle. On ne taille pas pareil les sarmenteux, les grimpants, les buissons, les arbustes, etc. ;
- tenir compte de la remontance et de la famille du rosier. Encore une fois, chacun a ses petites particularités que ce soit la période de taille (estivale pour les non-remontants, hivernale pour les remontants par exemple).

Avec ces informations, je finis par faire ma sauce et je m'adapte à chacun de mes rosiers.
Ainsi, même sur des rosiers tige avec le même cultivar (j'ai 9 rosiers tige Iceberg), j'applique à chacun une taille différente. Mon objectif est alors autant de favoriser une pousse de charpentières qui donne un effet boule que de limiter la pousse et d'avoir un arbuste difforme à terme.

Voici un exemple sur mes Iceberg. Le premier a des conditions très optimales de pousse avec la tête au soleil et les pieds au frais. Du coup, il pousse fort et je le taille long.
Le second a un peu de concurrence avec un American Pillar qui n'est pas loin, ainsi que des conditions très solaires dans une terre de vigne. Je dois donc le tailler court pour l'aider à s'en sortir.
Comme quoi, même rosier, même terre, à quelques mètres l'un de l'autre et pour autant, un traitement différent pour chacun.
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Autre exemple, mon Jubilé Papa Meilland est hyper/ultra vigoureux. J'ai fait l'erreur de le tailler court la 2ème année et je me suis retrouvé avec un monstroplante dans ma roseraie... Près de 2m et qui avait une prise au vent de folie!
Comme il avait pris ses aises et qu'il avait tendance à déployer un peu trop ses ailes à mon goût, j'ai fini par opter pour une taille longue et favoriser les yeux intérieurs...
Oui, je sais, c'est l'exact opposé de ce qui est sensé être fait. Mais j'éprouve cette taille depuis 4 ans et j'ai le résultat escompté : un rosier maîtrisé qui se tient dans l'espace que je lui ai attribué. Sachant qu'il n'est pas sujet aux maladies, il se comporte très bien. Mais il faut faire attention et bien veiller à dégager son coeur pour ne pas avoir un rosier qui finirait par être malade.
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La dernière photo est actuellement en avril, il redémarre déjà fort!

Je trouve ce retour d’expérience avec photos à l’appui très enrichissant

La taille est une question à la fois empirique, de bon sens et aussi de sensibilité.
Il n’y a pas vraiment de règles, même s’il existe quelques grands principes.
La région climatique est également à prendre en compte.

La dernière photo mérite qu’on s’y attarde : le rosier est remarquablement équilibré avec de très belles charpentières ; on devine une taille réalisée avec le plus grand soin. Le résultat est impressionnant.

Merci pour cette mise au point

J'espèrais réellement qu'un jour un post traite aussi du cas des tiges et c'est chose faite c'est super

C'est très utile en effet, mets nous par la suite si tu peux des photos de tes tiges en fleurs
Le Iceberg en tige n'est pas si évident à tailler je trouve aussi c'est très bien fait chez toi

Je tiens à préciser que je ne taille jamais mes variétés à floraison non remontante en juin-juillet mais en hiver, comme tous les autres.
Enfin, si je souhaite rabattre sévèrement une variété, j’interviens en automne : les nouveaux bourgeons auront tout l’hiver pour se former et seront plus gros au débourrage printanier, contrairement à une intervention en fin d’hiver.

@Hysope :
Je te posterai les Iceberg quand ils seront en fleur pour voir si la dernière taille a permis d'obtenir les résultats voulus. Ma science n'est pas exacte et il m'arrive aussi de ne pas avoir la réaction escomptée de la part du végétal. Ce n'est alors que partie remise pour l'année suivante!

@Ortolan :
Merci pour ton retour. En effet, j'avoue que j'ai tendance à ne pas oser faire la taille estivale pour les non-remontants. J'ai l'impression de faire une taille en vert... J'ai eu des résultats assez similaire entre la taille hivernal et estivale sur mon American Pillar, du coup, je me demande quelle est la plus-value de cette taille spécifique. La pousse de fin d'été étant faible, les bourgeons à fleur ne sont de toute manière fabriqués que pendant la pousse printanière non?

Ronsard a écrit:

La pousse de fin d'été étant faible, les bourgeons à fleur ne sont de toute manière fabriqués que pendant la pousse printanière non?

C’est effectivement ce que j’ai constaté depuis le début

hysope a écrit:

C'est très utile en effet, mets nous par la suite si tu peux des photos de tes tiges en fleurs

J'ai retrouvé une photo de la floraison de l'Iceberg il y a 2 ans.
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Je me doutais que ta taille formait une belle boule bien ronde
C'est très joli et pas facile à obtenir